Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : FCPE Montigny-le-Bretonneux
  • : Site FCPE de Montigny-le-Bretonneux
  • Contact

Bienvenue à la FCPE Montigny

Bienvenue sur le blog de la FCPE de Montigny-le-Bretonneux !

 

Au nom des bureaux des conseils locaux primaire-maternelle, collèges, lycées, bienvenue sur ce site de la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves) de Montigny-le-Bx qui regroupe 6 conseils locaux.... (lire la suite ici par François ANDRE)

L'Education à Montigny vous intéresse?  Contactez-nous, et rejoignez un groupe de parents d'élèves actifs. Les contacts :

Primaire maternelle : fcpe.montigny@gmail.com
Collège Les Prés : lespresfcpe@gmail.com
Collège Giacometti: tazimail@free.fr   

Collège La Couldre: fcpelacouldre@gmail.com

Blog FCPE La Couldre fcpelacouldre.asso-web.com

Lycée E. de Breteuil: fcpe.lyceebreteuil@gmail.com

Lycée Descartes: fcpe.descartes78@gmail.com

Blog FCPE Descartes http://fcpe78descartes.asso-web.com

 

 

Rechercher

Agenda

Samedi 7 septembre 2013: Forum des Associations 9h-19h

Mardi 10 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE lycée Descartes 19h

Mardi 17 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE Collège Les Prés 20h

Jeudi 19 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE lycée Emilie de Breteuil 20h

Mardi 24 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE collège La Couldre 18h

Vendredi 27 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE collège Giacometti 20h

Jeudi 10 octobre:  Soirée Handicap organisée par la Maison de la Famille, Salle Jacques Brel 20h

Vendredi 11 octobre 2013:  Elections de parents d'élèves

Archives

Nombre de visiteurs

13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 21:47
« Aucune raison de repousser la réforme », a répondu le ministre  Xavier Darcos aux présidents d'Université hier sur RMC où il était l'invité de l'émission les Grandes Gueules. Les présidents d'universités ont en effet demandé à Xavier Darcos de « repousser à 2011 la mise en place des nouveaux concours de recrutement ». La réponse du ministre de l'Education sur RMC est un refus, comme on peut s'y attendre, assorti de propos ambigus sur ces concours.

"On va les trouver les gens pour passer nos concours..."

Le ministre affirme qu'il n'y a « aucune raison aujourd'hui objectivement [de le faire]. D'ailleurs, a-t-il poursuivi, on me dit "les universités ne voudront pas préparer les étudiants à cela" ; vous savez, moi je recrute 14 000 personnes ; on va les trouver les gens pour passer nos concours. Et aujourd'hui, un professeur sur deux qui est recruté par moi, n'est déjà pas passé par des systèmes de formation des maîtres. Il a tout simplement une licence ou une maîtrise, et il se présente à nos concours et il les a. Donc moi je n'ai pas absolument besoin d'entrer dans des discussions sibyllines avec les préparateurs à mes concours. Je suis recruteur. Je définis les concours dont j'ai besoin. Je garantie la formation professionnelle des personnels que je recruterais. Après, chacun nous suit, ou pas. »

dewplayer:http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/1/92/89/89/Darcosrecrute.mp3&

"Vous savez, moi je recrute 14 000 personnes..."

Cette réponse du Ministre a quand même de quoi laisser songeur. Si un candidat sur deux seulement est recruté par "Lui" (cette utilisation du "Moi je" dans le discours met très mal à l'aise: M. Darcos se considère comme un grand créateur de 14000 emplois..), par qui sont recrutés les autres? Et par quelles filières?
De quels concours parle-t-il? Quelqu'un le sait? Corrigera-t-il lui même toutes les copies? (puisqu'il est le recruteur).

On peut se demander, au travers de cette déclaration (qui demande vraiment des éclaircissements) si les candidats aux concours pourront les préparer éventuellement dans des officines privées, pour les mettre en concurrence avec les préparations dans les établissements publics, et plus tard déléguer au secteur privé cette préparation. C'est ce qui se fait déjà en médecine, avec la complicité active des doyens d'Université de médecine, qui ne veulent pas réformer le PCEM. Les amphis de PCEM étant devenus des lieux de non-formation, c'est à l'extérieur, dans les sociétés très lucrative "Escrocs-Sup" de toute sorte que se préparent les concours PCEM... A Saint-quentin en Yvelines, MediSup vient recruter directement en bas des amphis... Est-ce ce qui attend la "masterisation" de la formation des professeurs??


F ANDRE
Partager cet article
Repost0
12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 21:29


Parents et  enseignants du premier er second degré (tous syndicats confondus) sont venus nombreux devant l'Inspection Académique des Yvelines ce mercredi après-midi. Après le dépôt de plainte (voir article) Le cortège des délégations a duré jusqu'à 20h30 (les derniers sortis étaient le collège Les Prés et le lycée Emilie de Breteuil). Dans l'article que le Parisien consacre à cette mobilisation (édition du 12 février), il est très intéressant de constater que parmi les établissements les plus touchés et les plus en colère, se trouve une proportion très significative d'établissements situés en zone d'éducation prioritaire, ou en zone de forte mixité sociale.


C'est ce qui est le plus inquiétant aussi: l'IA semble répartir de manière sélective la DGH... Il ne faut pas mécontenter les établissements situés dans les zones les plus favorisées pour limiter cette année la contestation qui a été trop forte l'année dernière et qui avait réuni des lycées qu'on n'avait pas l'habitude de voir dans la rue. Nous pouvons remercier l'Inspection Académique de sa mansuétude à l'égard de ses établissements d'élite... Il y a un électorat auquiel on ne doit pas toucher dans les Yvelines, et malheureusement, alors qu'elle devrait être indépendante des pouvoirs politiques, l'attribution des moyens publics de l'école est de plus en plus sous influence. Les rectorats sont-ils d'ailleurs indépendants des politiques? La réponse est dans la liste des établissements venus mendier quelques heures de DGH mercredi après-midi...


Dans le Parisien du 12/02

 

Partager cet article
Repost0
3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 13:45

Handicap: le CSE (Conseil Supérieur de l'Education) demande pour les élèves handicapés le réaménagement des horaires des épreuves lors des prochains examens, sur proposition de la FCPE.


La FCPE a en effet remarqué que le calendrier retenu pour les examens du Diplôme National du Brevet et pour celui du Baccalauréat dans une note de service publiée au B.O. du 15 janvier aurait pour conséquence de priver de déjeuner un certain nombre de candidats en situation de handicap bénéficiant d'un tiers temps supplémentaire.

Ils ne disposaient, si ce calendrier était maintenu, que de 40 minutes de pause entre les épreuves du matin et celles de l'après-midi ! Cela avait peut-être échappé aux services du Minsitère.. Cette conséquence était évidemment inacceptable.


Sur proposition de la FCPE, le CSE a ainsi adopté lors de sa séance du 30 janvier, à l'unanimité, le vœu suivant :


«Lors de l'élaboration des calendriers des examens quels qu'ils soient, il est tenu humainement compte de la situation des candidats handicapés : une pause suffisante leur est nécessaire entre les épreuves.

La note de service publiée au B.O. n° 3 du 15/01/09 est revue et aménagée dans cet esprit.

L'attention des Recteurs est attirée sur la situation des candidats handicapés en ce qui concerne les calendriers d'épreuves qui relèvent de leur compétence.»

 

Voir le communiqué de presse daté du 30 janvier en page des communiqués.

Partager cet article
Repost0
26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 16:28

Vœux 2009 de la FCPE Montigny

2009: l'école plus que jamais à la diète


En ce début d’année 2009, en relisant les vœux présentés l’année dernière à l’occasion du lancement de notre blog, je réalise que le texte reste totalement d’actualité et que tout s’est malheureusement réalisé selon le mauvais scénario prévu, sauf qu’à cette époque on ne devinait pas encore ce qui allait se passer pour l’enseignement spécialisé et les postes de RASED. Pour remettre ce texte des vœux 2008 à jour, il suffit juste de changer un chiffre : remplacez 11000 par 13500 (sous-entendu : suppressions de postes) et vous obtenez une année 2009 qui commence avec les mêmes mauvaises nouvelles que 2008 dans le domaine de l’Education.

L’année qui s’achève n’est pourtant pas négative pour la FCPE Montigny sur le plan de la prise de conscience et de la mobilisation collective. Nous avons réussi à mobiliser fortement les parents de notre ville, et peut-être aussi indirectement les enseignants de certains établissements, surtout autour des questions de DGH. Toutes les prévisions faites par la FCPE Montigny sur nos effectifs de collège par exemple se sont avérés exactes à la rentrée scolaire 2008, et l’inspection d’Académie a bien été obligée de rouvrir les classes de 6ème qu’elle avait prévues de fermer. A l’issue des élections 2008, nous avons renforcé notre présence dans les conseils d’administration (en collège par exemple, sur 18 sièges au total, nous en avons obtenu 12). Nous avons encore du chemin à faire pour élargir notre représentativité dans les écoles de Montigny, plusieurs d’entre elles étant aux mains de listes obscures de parents non fédérés, qui portent même le nom de leurs têtes de listes, et qui ne représentent qu’eux-mêmes et leurs enfants. Nous avons su porter haut nos valeurs, à travers de nombreuses audiences avec les élus locaux pour leur demander du soutien face aux baisses drastiques de DGH, et la banderole de la FCPE Montigny en a aussi témoigné dans les manifestations nationales. Je pense réellement que nos parents FCPE de Montigny du secondaire ont permis par leurs actions multiples de limiter la casse dans plusieurs établissements, même si les heures perdues n’ont pas toutes été récupérées. 2008 est aussi l’année de notre retour en forum des associations, un forum très dense, dynamique et convivial pour notre stand, et j’en profite pour remercier tous ceux qui ont contribué à l’animer pendant deux jours. Nous avons également pu cette année renouveler et rajeunir notre « staff » du bureau de conseil local FCPE primaire grâce à Nathalie et Houda qui ont accepté de prendre les postes clés de secrétaire et trésorière. Dois-je rappeler qu’il vous reste à trouver un ou une présidente ? Enfin, je ne saurais terminer ce bilan sans souhaiter un bon anniversaire à notre blog. Un « bébé » d’un an à peine, fort de ses 300 articles et 40 pages d’informations, de ses bientôt 25000 visites, qui nous permet à tous de nous informer et de nous former collectivement aux grands enjeux de la nation sur l’Education, et qui a resserré des liens de fraternité entre nous. Nous devons beaucoup son existence à Michel Valentin, et j’en profite pour rendre hommage ici à son ardeur et son investissement pour m’aider à le tenir à jour.

En guise de vœux 2009, je m’associe entièrement aux vœux adressés par Gilles Moutiers aux parents du collège Les Prés, et à ceux de la principale du collège, que je retranscris ci-après. Au nom des membres du bureau de la FCPE primaire Montigny, bonne année à tous.

F. ANDRÉ

 

Vœux échangés au collège Les Prés :

« […] Je fais aussi le souhait que notre Education Nationale (de l'élémentaire au supérieur), cesse d'être attaquée par ceux qui sont censés la défendre, qu'elle soit au contraire pensée en remettant "l'apprenant" au centre du dispositif, pour lui offrir ce que le 21° siècle est censé devoir lui offrir : une offre éducative complète, qui lui permette de s'élever, au delà des origines sociales, raciales, en fonction de ses possibilités.

Le grand rendez vous du début de l'année (vers février) est généralement l'attribution de la DGH (dotation globale horaire), qui définit aux établissements les moyens affectés pour fonctionner l'année suivante. C'est à cette occasion que l'an dernier nous nous étions aperçus (comme l'ensemble des établissements de France, mais avec un effet accentué dans les Yvelines qui sont considérés comme un département « riche »), des conséquences terribles de la baisse de moyens sur notre établissement (diminution du nombre d'heure d'enseignement, donc fermeture de classes, d'options, départs d'enseignants, diminution des contractuels qui surveillent les élèves, affectation d'enseignants sur plusieurs établissements à la fois, etc...). Souhaitons que début 2009 ne soit pas comme 2008. Cependant, à ce jour, je n'ai rien entendu qui revienne sur la continuité de la baisse des personnels sur les établissements. L'an dernier il s'agissait de 11 000 suppressions de poste, cette année il est toujours question de plus de 13 000. Nous resterons donc très vigilants, et mobilisés autant que nécessaire.

Rendez vous en 2009 pour de nouvelles aventures, et encore une fois, excellente année à tous. »

Gilles MOUTIERS, président du conseil local du collège Les Prés

Et la réponse de la principale

« je vous adresse à mon tour, ainsi qu'à tous les membres de la FCPE, et à tous les parents d'élèves mes meilleurs vœux pour 2009. Que nos visions humanistes et égalitaires de l'Education Nationale se rejoignent dans l'intérêt des enfants, citoyens en devenir. Que nous puissions les rendre acteurs éclairés de leur présent, pour construire leur avenir. Avec mes meilleurs vœux renouvelés, »

Catherine BROCHET, Principale du collège Les prés

Partager cet article
Repost0
26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 09:57

Parents, comment s'organiser avant le "jeudi noir"?

 Plusieurs solutions: poser une RTT, ou bien faire grève et défiler avec vos enfants, ou bien compter sur le SMA (le service minimum d'accueil). Mais, angoisse des maires de France: pourront-ils faire face à leurs obligations de SMA et faire garder nos gamins? Le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, a trouvé une excellente réponse: il a décidé de prendre l’Etat à son propre jeu. Puisque la loi l’oblige à mettre en place le SMA dans les écoles en cas de grève des enseignants, il a invité par courrier 145 personnalités locales à venir garder jeudi les 2000 élèves scolarisés dans sa commune. Parmi ceux qui ont été sollicités pour assurer ce SMA figurent le préfet de l'Aveyron et l'inspecteur d'académie !


« Je montrerai que la loi est inapplicable » 

« Comment pourrai-je réquisitionner des agents communaux s’ils sont en grève eux aussi ? » fait valoir Christian Teyssèdre. Et d’ajouter avec malice : « Après tout, ces personnalités sont des citoyens comme les autres. S’ils sont cohérents, ils ne peuvent pas me demander quelque chose et refuser de l’appliquer. »
Parmi les personnes invitées à participer au dispositif d’accueil figurent également les élus de la majorité municipale, le maire en tête, un député UMP, des conseillers généraux, ainsi que les candidats battus aux dernières élections municipales. A la suite de l’envoi de ces courriers, la municipalité dit avoir reçu une quinzaine de réponses, positives et négatives. « S’ils ne viennent pas, je les mettrai en contradiction avec ce qu’ils me demandent d’appliquer, et je montrerai que la loi est inapplicable », prévient le premier magistrat de Rodez.
En novembre dernier, lors d’une précédente grève des enseignants, le préfet de l’Aveyron avait saisi le tribunal administratif pour imposer à des communes du département de mettre en place le service minimum à l’école. La demande étant arrivée hors délai, la justice n’avait pas donné suite.
Partager cet article
Repost0
16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 13:58
La FCPE Ile-de-France vient de nous prévenir d'un changement d'itinéraire pour la manifestation prévue demain à partir de République. La délégation qui comprenait la FCPE a signé ce midi une déclaration de parcours à la préfecture modifiée pour l'arrivée:
 
- Départ à 14h30 à République,
par le Bd St Martin, St Denis, Bonne Nouvelle,  Poissonnière, Momtmartre,
- Fin de la manifestation à Richelieu-Drouot (et non St Augustin).
 
Le Rendez-Vous pour les parents FCPE se situe Place de la République, à l'accès du Bd ST Martin (camion-sono avec ballon FCPE)

Pour plus de détails sur les textes d'appel à cette manifestation, voir l'article sur le site de la FCPE 78
Deux textes sont à lire: l'appel du "groupe des 24" FCPE Ile-de-France et l'appel de la FCPE d'Ile-de-France que nous avons déjà publié sur ce blog.

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 23:34
In Regarde à vue


Une analyse sans concession de l'état de l'école par Philippe Meirieu en réponse au Président de la République.




PARTICIPER À LA SOUSCRIPTION LANCEE PAR REGARDE A VUE POUR L'ELABORATION DU DVD "L'ECOLE EST FINIE" !!!
Partager cet article
Repost0
12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 17:38

Le président présente ses vœux aux enseignants. Normal !

Il consent à dire : « les inquiétudes des enseignants sont bien compréhensibles ». Bien !

Il veut « écouter et expliquer ». Fort bien !

Il annonce la nomination d'un Haut commissaire à la Jeunesse pour apaiser la grogne des jeunes. Excellent !

Il ajoute : « Il faut qu'on arrive à engager la meilleur concertation possible avec les lycéens, sans démagogie ». C'est bien le moins !

Mais il confirme sa volonté de mener à bien la réforme du lycée, pour "gagner la bataille de l'intelligence", selon le calendrier prévu, c'est-à-dire à la rentrée 2010. Avec en prime cette promesse justement démagogique : « aucune suppression de postes dans l'Education ne sera liée à cette réforme et le taux d'encadrement des élèves sera maintenu dans chaque lycée ». Ah bon ? Et on fait comment ?

Le problème, c'est que plus personne ne le croit, à commencer par les lycéens, qui se méfient toujours de ce genre de discours d'apaisement. Et on les comprend, après la pagaille installée par un paquet de réformes plus budgétaires que pédagogiques, des réformes lancées dans une telle précipitation que plus rien d'audible ni de crédible ne passe venant de l'Education Nationale. « Un peu de méthode ne nuit pas » pourrait-on au Ministre de l'Education Nationale, en plagiant le président. La FCPE Montigny pose légitimement cette question : si les lycéens voient toujours le même nombre de profs devant eux, on va les trouver où les 13500 postes à supprimer à la rentrée 2009. La réponse est simple : ce sont encore les collèges et le primaire qui vont trinquer.


Mais les lycéens ne sont pas convaincus par Nicolas Sarkozy:

Les principales organisations de lycéens ont lancé un appel à manifester dans toute la France jeudi, malgré ce discours sur l'Education, jugé insuffisant par rapport à leurs revendications.
LES LYCÉENS APPELLENT À MANIFESTER APRÈS ...

"Ce discours n'a pas répondu à nos attentes sur les moyens alloués à l'Education", a expliqué à Reuters Antoine Evennou, secrétaire général de l'Union nationale des lycéens (UNL)."Il ne fait rien contre la casse du service public d'Education avec les 13.500 suppressions de poste".

Depuis le report d'un an de la réforme du lycée par le ministre de l'Education Xavier Darcos, à la demande de Nicolas Sarkozy, ces suppressions de poste sont devenues le principal grief des organisations lycéennes, qui font de leur annulation le préalable à tout dialogue.

L'UNL et la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), organisations à l'origine de la mobilisation, appellent donc les lycéens à défiler dans toute la France jeudi prochain, deux jours avant la manifestation qui réunira les syndicats d'enseignants, les parents d'élèves et les lycéens le 17 janvier.

La création du poste de Haut commissaire à la Jeunesse, qui sera confiée à Martin Hirsch, constitue un nouvel "effet d'annonce démagogique", a réagi pour sa part la Fédération syndicale étudiante (FSE).

"Ce n'est pas la création d'un haut commissaire à la jeunesse qui nous fera oublier la politique offensive contre les enfants issus des classes populaires notamment en matière d'éducation", ajoute la FSE dans un communiqué.

 

Bravo les jeunes!!

FA



Partager cet article
Repost0
6 janvier 2009 2 06 /01 /janvier /2009 19:42

L'organisation lycéenne Fidl a annoncé lundi dans un communiqué qu'elle faisait désormais du "retrait des suppressions de postes" (13.500 dans le budget 2009) "le préalable à l'ouverture de discussions" avec le ministère de l'Education sur la réforme du lycée.


"Tant que le ministre ne reviendra pas sur les suppressions de postes, les lycéens se mobiliseront", a déclaré la présidente de la Fidl, Alix Nicolet, dans ce communiqué, appelant les lycéens à la mobilisation jeudi.

"En effet, il ne peut y avoir de réforme au service de l'éducation dans un climat de coupes budgétaires permanentes. Les suppressions de postes et les atteintes répétées au service public d'éducation sont autant d'éléments qui ne permettent pas d'élaborer une réforme qui puisse pallier les failles du lycée d'aujourd'hui (orientation, échec scolaire, meilleur encadrement...)", ajoute la Fidl.


Selon l'organisation, des assemblées générales et des réunions d'informations ont déjà eu lieu lundi matin dans une dizaine de lycées à Paris et une cinquantaine en banlieue parisienne.


La Fidl prévoit d'organiser ses propres Etats généraux des lycéens les 24 et 25 janvier, afin d'élaborer une plate-forme de propositions pour le lycée.


Xavier Darcos a décidé le 15 décembre en accord avec Nicolas Sarkozy de reporter d'un an la réforme de la seconde, dont la mise en place était prévue à la rentrée 2009, face à la grogne croissante dans les lycées et compte tenu du contexte général de crise, de malaise de la jeunesse et de révoltes en Grèce.




L'Union nationale lycéenne, première organisation syndicale lycéenne, a affirmé mardi que "l'arrêt définitif des suppressions de postes dans l'Education" était un "préalable à toute négociation et éventuel accord" avec le ministère de l'Education "sur la réforme du lycée".


Lundi, la Fidl, autre organisation lycéenne avait également fait de cette question un "préalable à l'ouverture de discussions" avec le ministère sur la réforme du lycée.


"L'UNL demande l'arrêt définitif des suppressions de postes dans l'Education nationale, qu'elle pose comme condition préalable à toute négociation et éventuel accord sur la réforme du lycée", écrit-elle dans un communiqué.


"Si M. Darcos continue à s'entêter et ne revient toujours pas sur les suppressions de postes prévues l'année prochaine et jusqu'en 2012, l'UNL n'acceptera aucune discussion sur la réforme du lycée".

Partager cet article
Repost0
5 janvier 2009 1 05 /01 /janvier /2009 02:35

Sur le site de Philippe MEIRIEU, on trouve sur le bloc-notes du 27 décembre 2008, une lettre ouverte que Philippe Meirieu adresse à Xavier Darcos, Ministre de l’Education nationale. Nous invitons tous les parents d'élèves de Montigny à déguster cette lettre, qui est à la fois un cri d'alarme et un avertissement, et qui résume les enjeux sur tous les thèmes qui nous sont chers, et sur lesquels nous vous avons alertés tant de fois pendant toute l'année 2008 (école, soutien, saRASED, lycée, carte scolaire, ..). En diffusant ce texte à ses correspondants, Meirieu ajoute ce commentaire:
2009 : Parce que le pire n'est jamais sûr... et qu'il faut conjuguer, comme disait Gramsci, "le pessimisme de la raison et l'optimisme de la volonté", cette "Lettre ouverte à Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale".


La lettre, retranscrite ci-dessous, peut être lue ici en format pdf


En faisant mienne cette lettre ouverte,
j'en profite pour vous présenter à tous, parents et amis de la FCPE, mes meilleurs voeux 2009, au nom du bureau du conseil local FCPE Primaire de Montigny, de tous les responsables des conseils locaux FCPE de Montigny, et des webmestres. Une année que je souhaite apaisée sur le front de l'Education, même si les signaux sont plutôt peu encourageants à l'aube de cette nouvelle année (nous y reviendrons dans ces colonnes très prochainement). Nous nous retrouverons tous autour d'une galette, comme l'an dernier, à la fin du mois de janvier.
F.A.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore Philippe MEIRIEU, rappelons qu'il est l'un spécialiste reconnu de l'Education populaire et de la pédagogie. Il est professeur d'Université en sciences de l'Education à Lyon-2, ancien directeur de l'IUFM de l'Académie de Lyon. Son site contient de nombreux documents consacrés à la pédagogie et à la philosophie de l'Education. Il est par ailleurs responsable pédagogique de la chaîne de télévision pour l'éducation CAP CANAL qui fourmille de vidéos et témoignages sur la pédagogie.
Sachez que la FCPE aura le plaisir et l'honneur d'accueillir à nouveau cet expert en pédagogie, qui est aussi excellent orateur, le samedi 6 juin 2009, à l'occasion de notre congrès départemental qui se tiendra à Guyancourt. C'est l'occasion pour vous tous de le rencontrer, profitez-en et réservez dès maintenant cette date dans vos agendas. Il vient pour nous, à l'invitation de Xavier Fernagu, président départemental FCPE.
F.A.



Le 27 décembre 2008

Lettre ouverte à Xavier Darcos, Ministre de l’Education nationale

 

 



Monsieur le Ministre,

 

J’ai déjà dit, à plusieurs reprises, à quel point j’estimais le professeur, l’humaniste, le lettré et le grand connaisseur de l’Éducation nationale que vous êtes. Pour autant, je n’ai jamais caché mes profonds désaccords avec vous. Nous croyons, en effet, l’un et l’autre, que l’avenir de la démocratie dépend de notre capacité à ne pas traiter nos adversaires en ennemis et à tenter de dépasser ensemble, autant que possible, nos inévitables différends pour esquisser un peu de « bien commun »… Or, aujourd’hui, Monsieur le Ministre, je suis vraiment très inquiet. L’Éducation nationale me semble gravement ébranlée : l’ampleur du désarroi des uns et la violence de la colère des autres me paraissent très largement inédites et infiniment préoccupantes.

 

Tout a été dit, depuis plusieurs mois, sur les dangers que faisaient courir à notre système éducatif les réductions budgétaires et les suppressions de postes déjà effectuées ou à venir. J’imagine, d’ailleurs, que vous en êtes parfaitement conscient et que vous auriez préféré bénéficier d’arbitrages plus favorables de Bercy en faveur de votre ministère. Reste que vous êtes membre d’un gouvernement qui fait de la réduction de la fonction publique une de ses priorités. À ce titre, vous participez d’une politique qui est, à mes yeux, infiniment dangereuse.

 

Cette politique est dangereuse, parce qu’elle sacrifie l’avenir de notre pays à des équilibres financiers à court terme dont on a vu, avec la crise récente et l’octroi par l’État de plusieurs milliards d’euros de garantie aux systèmes financiers, à quel point ils n’étaient qu’un prétexte.

 

Elle est dangereuse aussi, parce qu’elle ne calcule jamais les coûts sociaux, à moyen et long termes, de ses choix : coût de l’échec scolaire et de la désespérance de jeunes qui y sont assignés à résidence, coût des conflits et des gaspillages provoqués par la concurrence attisée entre l’État et les collectivités territoriales, entre les parents et l’école, entre les établissements et, peut-être bientôt, entre les enseignants eux-mêmes courant après les petits avantages que vous accordez aux uns et refusez aux autres

 

Là est, d’ailleurs, la véritable illusion du libéralisme : il prétend baisser les coûts et augmenter la qualité en lâchant la bride à la concurrence. On a vu ce que cela donnait dans le domaine économique et nous n’avons pas fini d’en payer le prix ! En matière scolaire, nous aurons le même effondrement en utilisant les mêmes principes et en mettant en œuvre des mesures du même type : suppression de la carte scolaire, pilotage par les résultats, rémunération au mérite, etc.

 

Oubliée, ou presque, l’éducation prioritaire qui impose un travail d’accompagnement pédagogique minutieux des écoles et établissements « difficiles ».

Oubliées, ou presque, les initiatives artistiques et culturelles en direction des élèves les plus défavorisés pour qu’ils accèdent aux œuvres les plus exigeantes.

Oubliés, ou presque, les mouvements pédagogiques et d’Éducation populaire qui permettent aux enseignants de trouver des appuis et de solliciter des complémentarités…

La politique que vous menez s’appuie sur le présupposé implicite que la pression consumériste sur l’école va compenser tout cela ! Alors qu’en réalité, elle contribue au développement des ghettos…

 

D’un côté, de bons établissements qui recrutent de bons élèves et se prévalent de bons résultats pour obtenir de nouveaux crédits. De l’autre les laissés-pour-compte où quelques « saints laïcs » réussissent, parfois, contre vents et marées à faire exister un peu de « véritable école ». Certes, cette situation n’est pas totalement nouvelle, mais tous les observateurs s’accordent, aujourd’hui, pour souligner qu’elle empire : non seulement la fracture scolaire ne se résorbe pas, mais elle continue de s’accroître.

 

Votre politique est dangereuse parce qu’en externalisant le traitement des difficultés d’apprentissage vers une multitude de structures de soutien ou en les traitant de manière technocratique à l’aide de prothèses pharmaceutiques et paramédicales, elle vide inexorablement la classe de sa substance [1]. Au lieu de travailler à mobiliser tous les élèves sur les savoirs, on se résigne petit à petit au darwinisme scolaire systématique : les déversoirs sont là pour récupérer les inadaptés ! Au lieu d’actions globales au sein de projets d’école ou d’établissements cohérents, on juxtapose des interventions individuelles pour « rectifier » les individus ! Vous prétendez lutter contre l’inégalité d’accès aux officines privées en mettant en place des stages pendant les vacances ou de l’aide personnalisée en primaire. Mais, outre que vous mettez à mal le rythme de vie des enfants, déjà bien compromis, vous enclenchez ainsi un mouvement qui conduit inexorablement à réduire l’acte pédagogique à une transmission frontale de plus en plus formelle… agrémentée d’une offre de dispositifs externes de remédiation qui, inévitablement, accroîtra les inégalités. Car, en réalité, notre système scolaire tout entier devient une usine à gaz totalement incompréhensible pour les familles populaires. Tandis que les enseignants se transforment en « guichets de service », disponibles pour les familles qui savent les instrumentaliser.

 

À terme, c’est toute l’institution scolaire qui risque de se réduire comme une peau de chagrin, avec l’habillage traditionnel du « retour aux fondamentaux » ! Évidemment, nul n’est hostile aux fondamentaux… Mais la question est de savoir ce qui est fondamental ! Par exemple, je fais partie de ceux qui militent, depuis toujours, pour que l’École fasse de « l’entrée dans l’écrit » une priorité absolue. Mais, si « entrer dans l’écrit », c’est évidemment savoir dessiner des lettres et les agencer, maîtriser l’orthographe et la grammaire, réussir ses dictées… c’est aussi entrer dans l’intentionnalité d’une communication différée, accepter de laisser une trace de soi, renverser des contraintes de la langue en ressources pour la pensée. Cet apprentissage-là doit s’effectuer en même temps que celui des « mécanismes » de l’écriture, dans une école ambitieuse qui s’appuie sur la diversité et la coopération des élèves, qui ne passe pas son temps à « dépister » les problèmes ou les lacunes de chacun, mais qui sait repérer les points d’appui et inventer des situations stimulantes.

 

Car telle est bien la frontière – ténue, je l’avoue, mais absolument indispensable – entre le « dépistage » et le « repérage » : le dépistage se focalise sur les « dys » et les traite dans un paradigme phamaceutico-médicalo-judiciaire. Le repérage, lui, est alliance avec une personne qu’on ne réduit ni à des symptômes ni à des résultats de tests ou évaluations. Le repérage classe parfois, mais connaît la fragilité infinie des étiquettes et des classifications… C’est pourquoi il laisse toujours une chance d’échapper à l’enfermement dans la pathologie et, surtout, il s’efforce de créer cette chance en imaginant des médiations qui permettent au sujet d’entrer dans la culture et de s’exhausser, par là, au-dessus de ses problèmes. [2]

 

Au fond, Monsieur le Ministre, votre politique décourage les enseignants parce qu’elle met à mal leur identité de « professeurs ». Dans un système où le libéralisme et la technocratie s’associent de plus en plus pour permettre le développement des stratégies individuelles de « réussite », les enseignants sont réduits à des dépisteurs, à des orientateurs, voire à des douaniers… eux qui ont la vocation de « passeurs » chevillée au corps. Résultat : le moral des troupes est au plus bas partout et les enseignants du primaire sont, eux, « au fond du trou ».

 

Or, vous savez comme moi que ces enseignants du primaire ont toujours été les « fers de lance » de l’Éducation nationale. Investis dans leur métier comme dans le champ social et politique, ils n’ont pas démérité. En faisant d’eux la cible de toutes les attaques, en remettant brutalement en question leur culture professionnelle construite dans l’idéal républicain, en les rendant seuls responsables de l’échec scolaire, vous avez commis une injustice. Non que notre école primaire ne puisse progresser, mais parce qu’il est impossible d’ignorer les nouveaux défis auxquels ces enseignants ont à faire face aujourd’hui : recompositions familiales, difficultés sociales de toutes sortes, surexcitation psychique des enfants chauffés à blanc par le capitalisme pulsionnel, etc. Vous avez pointé du doigt des situations scolaires « relâchées », en oubliant à quel point c’est toute notre société qui devient dangereuse pour les enfants et les adolescents en développant un environnement profondément toxique et contraire aux exigences d’attention, de concentration et de réflexion qui permettent de « faire l’École ». Vous avez désigné des boucs émissaires, quand il aurait fallu impulser un sursaut éducatif à la Nation tout entière.

 

 

Vous avez laissé entendre que, sous la coupe de pédagogistes irresponsables, les instituteurs auraient fabriqué des cohortes de dyslexiques, quand il aurait fallu profiter des compétences pédagogiques élaborées depuis longtemps dans l’enseignement primaire pour faire de la maîtrise de l’écrit une grande cause nationale.… Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que les nouveaux « hussards » se rebellent ! Il faut absolument les entendre. Au plus vite. Avant que vos subordonnés trop zélés, avec moins d’humanité et plus d’intransigeance que vous-même, ne mettent un peu partout le feu aux poudres. C’est une constante malheureuse, en effet, de notre système scolaire que cet empressement des cadres intermédiaires à anticiper et à radicaliser les intentions supposées du chef en croyant s’acheter ainsi une assurance-vie. Il vous faut absolument les calmer ! Au risque de jacqueries sans fin ou, bien pire encore, d’un découragement généralisé du corps enseignant tout entier.

 

En réalité, je crains que ce dernier ne soit en train de perdre son identité : des hommes et les femmes qui avaient l’ambition de participer à un projet national fort se sentent réduits progressivement à un ensemble de prestataires de service plus ou moins arrosés d’heures supplémentaires et de primes diverses. À cet égard, votre décision de supprimer les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres et de laisser s’installer une multitude de masters assortis d’un concours réduit à des épreuves académiques -sans aucune formation validée attestant de la capacité à transmettre des savoirs à des élèves concrets -est une catastrophe. Quand on célèbre partout les vertus de la formation par alternance, vous la supprimez pour les professeurs. Quand on travaille, dans le monde entier, sur l’acquisition de vraies compétences professionnelles, vous les passez par pertes et profits. Quand on aurait besoin de professeurs maîtrisant aussi bien les savoirs qu’ils doivent transmettre que les conditions pédagogiques de cette transmission, vous minimisez les premiers et ignorez les secondes. Quand on s’accorde sur la nécessité de faire de la scolarité obligatoire un continuum cohérent, vous contribuez à creuser le fossé entre le premier et le second degré. Quand on observe, dans les collèges et les lycées, les immenses difficultés pédagogiques des professeurs, vous laissez entendre qu’au-delà de l’école primaire, les savoirs académiques suffisent. Quand il faudrait redonner à l’École de la République une unité symbolique forte tout en prenant en compte la diversité des élèves, vous laissez le système de formation se déchirer et la formation s’atomiser… tout en éloignant cette dernière des situations concrètes d’enseignement. Certes, les IUFM n’étaient pas parfaits, mais leur disparition risque de condamner bien des enseignants à osciller entre la dépression (pour eux) et la répression (pour leurs élèves). Il est peut-être encore temps d’arrêter le massacre… mais il faut faire vite ! Rien ne serait plus grave pour notre avenir collectif que de laisser croire à l’opinion publique que le métier d’enseignant est, avec celui de mage, le seul qui ne nécessite ni techniques maîtrisées, ni projet construit dans la durée et inscrit dans une réflexivité collective. Professionnellement et symboliquement, une démocratie qui dénie à ses professeurs leur identité de « transmetteurs-émancipateurs » est gravement menacée.

 

Mais je sais que tout cela compte assez peu aujourd’hui au regard de votre « abandon » de la réforme du lycée, particulièrement médiatisé en raison des risques politiques toujours très élevés dès lors que les lycéens descendent dans la rue. Je partage assez largement l’analyse que vous avez faite pour engager cette réforme ainsi que les principes que vous avez énoncés : faire de la classe de seconde un moment de découverte et d’exploration des possibles, donner une culture commune solide à tous et favoriser un choix réfléchi en matière d’orientation, améliorer le suivi des élèves, les former au travail personnel et en équipe, à la recherche documentaire, à la démarche expérimentale… Tout cela est, en effet, tout à fait indispensable. Mais vous avez mené les travaux préparatoires de cette réforme au pas de charge, sans véritable explication ni concertation. Au passage, vous avez cédé aux conservatismes en laissant ouverte la possibilité de constitution d’ « options lourdes » et de filières déguisées en seconde. Vous avez brouillé les cartes et laissé se construire l’alliance de ceux qui pensaient que vous n’alliez pas assez loin et de ceux qui pensaient que vous alliez trop loin… Puis, au bout du compte, vous avez été obligé de faire marche arrière et, soudainement acquis aux vertus de la démocratie participative, vous annoncez maintenant la tenue de véritables « États généraux lycéens » ! L’organisateur que je suis de la consultation lycéenne de 1998 est pris, là, entre des sentiments contradictoires : étonnant revirement pour qui avait dénoncé, alors, « la duperie de cette mascarade », « le gigantesque défouloir lycéen », « le happening baba-cool » qui, confondant « parler et penser », avait abouti au « triomphe du dérisoire » [3]… Mais promesse, peut-être, d’un vrai travail, dès lors qu’on ne confond pas « États généraux » et « sondage d’opinion » et qu’on fait réfléchir ensemble, autour d’une même table et des mêmes problèmes, tous les partenaires concernés : enseignants, cadres éducatifs, élèves, parents, régions...

 

Nous avons, en effet, suffisamment perdu de temps avec ces tractations bilatérales, dont les résultats sont ensuite savamment combinés par des technocrates, et qui n’engendrent que frustrations, malentendus et parties de bras de fer sans fin. La réforme, la vraie, impose qu’on change radicalement de méthodologie, qu’on renonce à piloter en surfant sur de fragiles équilibres jusqu’à ce que tout l’édifice tout entier s’écroule.

 

Mais, en réalité, plus encore que d' « États généraux du lycée », c'est de véritables « États généraux de l'Éducation » dont nous avons besoin, afin de remettre à plat l'ensemble des projets éducatifs du gouvernement, de construire une véritable alternative républicaine cohérente, articulant tous les degrés du système scolaire et universitaire avec la « formation tout au long de la vie », clarifiant les responsabilités de chaque partenaire, interrogeant tout autant le rôle des médias que celui des familles... afin de dégager des principes d'actions sur lesquels s'adosser pour penser notre avenir. Il faut cesser de juxtaposer des réformes dictées par le seul souci de réduire l'importance de la fonction publique, de faire des économies à court terme ou de satisfaire tel ou tel lobby proche du pouvoir. Il faut se demander à quelles conditions nos enfants peuvent affronter sereinement le monde, en comprendre les problèmes et construire ensemble une société plus solidaire. Il faut se redonner des finalités claires qui puissent servir de référence à toutes les initiatives éducatives [4]. Bref, il faut identifier ce que pourrait être un « socle commun » de l'éducation républicaine… et non seulement, comme nous l’avons aujourd’hui, un « socle commun » de l’enseignement minimal. Y êtes-vous prêt Monsieur le Ministre ?

 

-o0o-

 

 

J’ai eu la chance, personnellement, de dialoguer avec vous de manière approfondie [5]. Certes, tous les malentendus entre nous n’ont pas été levés : vous continuez toujours, semble-t-il, à me considérer assez largement comme un « pédagogue libertaire » qui fait toujours prévaloir l’intérêt spontané de l’enfant sur la transmission de la culture… alors que je n’ai cessé d’expliquer que tout mon travail pédagogique consistait précisément à chercher comment mobiliser l’élève sur des enjeux culturels forts ! Vous imaginez que je récuse l’autorité de l’enseignant, alors que j’ai toujours cherché à la fonder [6] ! Vous pensez que je nie l’intérêt des exercices d’entraînement systématique, alors que je cherche comment les rendre vraiment efficaces ! Cela dit, nous avons de vrais désaccords. En matière pédagogique, vous semblez dénier, en effet, cette réalité que les pédagogues se coltinent depuis toujours : il y a des élèves qu’aucune injonction ni menace de sanction ne peuvent mettre au travail, des élèves qui, malgré toutes nos bonnes intentions, « ne veulent pas ». Cette « résistance » à notre projet peut engendrer résignation, rejet ou exclusion ; mais elle peut aussi, en articulant le principe d’éducabilité et la confiance dans la possibilité d’un sujet à engager sa liberté d’apprendre, stimuler notre inventivité pédagogique pour offrir à nos élèves les situations les plus variées et mobilisatrices possibles [7]. C’est là, de toute évidence, un point de clivage fort entre nous… Mais nous divergeons aussi sur notre conception du rôle de l’État en matière éducative, sur le métier de professeur, sur l’articulation entre l’école et la société…

 

Pourtant, nous tenons l’un et l’autre à sauvegarder l’héritage républicain de l’Éducation nationale. Et nous savons que, pour le sauvegarder, il faut le transformer. Mais pas le démanteler ! Or, aujourd’hui, vous ne pouvez pas ignorer qu’une très grande partie des enseignants considère que vous êtes le maître d’œuvre de ce démantèlement, dont le maître d’ouvrage est à l’Élysée. Il ne suffira pas de vous récrier pour les apaiser. Il faut vraiment et radicalement changer de politique… Pas pour cultiver l’immobilisme, mais parce que les défis éducatifs d’aujourd’hui requièrent une mobilisation collective sans précédent. Et pour que nos enfants soient vraiment instruits et formés, démocratiquement, à participer à une société démocratique.

 

1- Ces prothèses pharmaceutiques et paramédicales, souvent utilisées de manière « sauvage », n’ont rien à voir, bien sûr, avec une prise en charge sérieuse des enfants en détresse pour lesquels les solutions globales font terriblement défaut.

2- Voir, sur ce sujet, mon intervention : « Dépister ou éduquer, faut-il choisir ? Entre management des différences et pédagogie du sujet » : http://www.meirieu.com/ARTICLES/bruxelles_depister.htm

3- Xavier Darcos, L’art d’apprendre à ignorer, Paris, Plon, 2000, pages 39 à 48. Xavier Darcos expliquait aussi, dans ce livre, que le ministre de l’époque « acculé, fit comme les autres : consulter. (…) On oublia le collège, alors que c’est lui qui cristallise actuellement tous les problèmes les plus aigus. On se tourna vers les lycéens… » (ibid., page 38). Il semble bien que le ministre d’aujourd’hui oublie encore le collège !

4- Nous avons tenté d'engager ce travail avec Pierre Frackowiak dans notre ouvrage commun : L'éducation peut-elle être encore au coeur d'un projet de société ?, La Tour d'Aigues, Éditions de l'Aube, 2008.

5- Xavier Darcos et Philippe Meirieu, Deux voix pour une École, Paris, Desclée de Brouwer, 2003.

6- Cf. mon texte récent : « Sur quoi fonder l’autorité des enseignants dans nos sociétés démocratiques ? » : http://www.meirieu.com/ARTICLES/maitre_serviteur_public.htm

7- C’est ce que j’ai nommé « le moment pédagogique » dans mes travaux. Cf. La pédagogie entre le dire et le faire, Paris, ESF éditeur, nouvelle édition, 2007.

Partager cet article
Repost0