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Bienvenue à la FCPE Montigny

Bienvenue sur le blog de la FCPE de Montigny-le-Bretonneux !

 

Au nom des bureaux des conseils locaux primaire-maternelle, collèges, lycées, bienvenue sur ce site de la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves) de Montigny-le-Bx qui regroupe 6 conseils locaux.... (lire la suite ici par François ANDRE)

L'Education à Montigny vous intéresse?  Contactez-nous, et rejoignez un groupe de parents d'élèves actifs. Les contacts :

Primaire maternelle : fcpe.montigny@gmail.com
Collège Les Prés : lespresfcpe@gmail.com
Collège Giacometti: tazimail@free.fr   

Collège La Couldre: fcpelacouldre@gmail.com

Blog FCPE La Couldre fcpelacouldre.asso-web.com

Lycée E. de Breteuil: fcpe.lyceebreteuil@gmail.com

Lycée Descartes: fcpe.descartes78@gmail.com

Blog FCPE Descartes http://fcpe78descartes.asso-web.com

 

 

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Agenda

Samedi 7 septembre 2013: Forum des Associations 9h-19h

Mardi 10 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE lycée Descartes 19h

Mardi 17 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE Collège Les Prés 20h

Jeudi 19 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE lycée Emilie de Breteuil 20h

Mardi 24 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE collège La Couldre 18h

Vendredi 27 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE collège Giacometti 20h

Jeudi 10 octobre:  Soirée Handicap organisée par la Maison de la Famille, Salle Jacques Brel 20h

Vendredi 11 octobre 2013:  Elections de parents d'élèves

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Nombre de visiteurs

18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 15:45
Ce soir, mardi 18 novembre, ont lieu simultanément deux conférences qui intéressent tous les parents d'élèves, sur l'orientation scolaire, l'une par la maison de la famille à Montigny, l'autre à l'initiative de la FCPE de Sartrouville avec l'intervention de Monique RONZEAU qui vient de publier un ouvrage " l'orientation: un avenir pour chacun":

-  à MONTIGNY-LE-BRETONNEUX, dans le cadre des conférences de la Maison de la Famille:
(voir le programme complet dans notre page "maison de la Famille")

L’orientation scolaire.

Accompagner son enfant dans ses choix.

Conférence en collaboration avec Montigny Info Jeunes,

un Conseiller d’Orientation du CIO d’Elancourt et Le collège de La Couldre

à 20 h 00

Maison de Quartiers Louis Jouvet,

4 place Jacques Coeur

Entrée libre ou sur inscription

 

- à SARTROUVILLE, "L'orientation un avenir pour chacun" une conférence organisée par la FCPE du lycée EVARISTE GALOIS, à l'initiative de Gérard MARQUIE, vice-président de la FCPE Yvelines, avec pour conférencière invitée, Mme Monique Ronzeau. Tous les détails sont sur le site de la FCPE Yvelines ici.

A noter que cette conférence commence à 20h30


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14 novembre 2008 5 14 /11 /novembre /2008 13:00

A propos de cette affaire, on notera que le site sur lequel était visible l'appel d'offre est désormais bloqué. Lire le communiqué de la FCPE nationale sur ce flicage des blogs de profs et de parents en page communiqués nationaux
Le texte diffusé sur le net ne comprenait que 4 pages, voici le texte intégral de 8 pages. (Les pages coupées n'apportent rien de plus.)

L'intégrale de l'appel d'offres

In France Info

Deux appels d’offres, lancés par les ministères de l’Education et de l’Enseignement supérieur afin de repérer les "mouvements d’opinion", suscitent la polémique.

 C’est une "veille de l’opinion" qui fait grincer beaucoup de dents...

Il s’agit du terme utilisé pour justifier les appels d’offres lancés, au bulletin officiel des marchés publics du 4 novembre, par les ministères de Xavier Darcos (Education) et Valérie Pécresse (Enseignement supérieur).

Ceux-ci ont pour but de repérer les mouvements d’opinion, notamment sur internet.
Soit, plus précisément et selon le cahier des charges, "anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise", "alerter et préconiser en conséquence" ou "repérer les leaders d’opinion, les lanceurs d’alerte et analyser leur potentiel d’influence".

Quant aux "supports" concernés : la presse écrite mais aussi, et surtout, internet. Décliné ainsi : médias en ligne, sites des syndicats, blogs, forums grand public, pages personnelles.

"Surveillance"

Il n’en fallait pas moins pour que deux syndicats d’enseignants, dont les relations avec Xavier Darcos sont déjà - disons - fraîches, dénoncent le procédé.

  dewplayer:http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/1/92/89/89/opinion_franceinfo.mp3&


Ainsi, le Sgen-CFDT a estimé que cet argent "pourrait être investi plus utilement dans le dialogue social".
"Nos ministres n’envisagent donc pas d’autres moyens de connaître l’opinion et les attentes de leurs personnels que par la surveillance des échanges sur le net ?", s’interroge-t-il.

Le SE-Unsa a de son côté expliqué, en substance, que la chasse "systématique" aux dépenses pouvait "souffrir des exceptions lorsqu’il s’agit d’un service du ministre".

Pour le ministère de l’Education, il ne s’agit là que d’une procédure habituelle, identique à celle de 2006.

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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 17:57


Le gouvernement veille sur ses ministres et surveille l'opinion. Après l'appel d'offre du SIG, c'est maintenant le Ministère de l'Education qui piste sur Internet tout ce qui pourrait constituer un "risque opinion". Objectif : détecter les "lanceurs d'alerte", anticiper les effets de "contagion", et limiter les crises "dans lesquelles les ministères se trouveraient impliqués".

http://www.lesmotsontunsens.com

Le Ministère de l'Education Nationale de Xavier Darcos vient de publier un appel d'offre commun avec le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, d'une valeur totale de 220 000 euros. L'objectif affiché est l'identification des sources d'information et des lieux de débats, sur Internet, qui peuvent constituer un "risque opinion" et provoquer des crises impliquant les ministères. "Clé de voûte" du dispositif, le passage en "mode alerte" qui permettra aux autorités de localiser les sources de troubles et d'identifier les crises potentielles avant même qu'elles surgissent. C'est le deuxième appel d'offre révélé en dix jours. Le premier émanait du Service d'Information du Gouvernement (SIG) qui souhaite surveiller tout ce qui se dit et s'écrit au sujet du gouvernement sur les sites en ligne.

Risque d'opinion et anticipation des crises

Les médias concernés sont les blogs, les sites des syndicats ou des partis politiques, les sites militants d'associations et les leaders d'opinions, les lanceurs d'alerte. En bref, les "sources stratégiques ou structurant l'opinion". Les médias traditionnels sont aussi concernés, mais l'appel d'offre se contente de les évoquer globalement, sans autre détail, comme s'ils constituaient un seul et unique bloc, comme s'ils ne constituaient pas un "risque" particulier. L'effet "Grenelle de l'Information", peut-être ?

Dans le but d'"anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise", le prestataire devra aussi utiliser toutes les informations "qui préfigurent un débat, un «risque opinion» potentiel, une crise ou tout temps fort à venir dans lesquels les ministères se trouveraient impliqués". Avec un égard particulier pour les "vidéos, pétitions en ligne, appels à démission, [qui] doivent être suivis avec une attention particulière et signalées en temps réel"...

En résumé, il s'agit de pister les embryons de débats qui constituent un "risque opinion", avec pour objectif de limiter les répercutions politiques négatives. Et au final, "aider le ministère à calculer le retour sur investissement pour cette opération". Bien entendu, il ne s'agit en rien d'une opération politique. Promis, juré, kraché ! Simplement un nouvel outil pour améliorer l'Education, optimiser les réformes, et ainsi compenser les salaires exorbitants alloués à ces Bac+5 qui passent leur temps à surveiller les siestes des enfants ou leur changer les couches.


Extraits :
5.1 Présentation

5.1.1 Objectif

Le dispositif de veille en question vise, en particulier sur Internet, à :

􀂃

Identifier les thèmes stratégiques (pérennes, prévisibles ou émergents)
􀂃 Identifier et analyser les sources stratégiques ou structurant l’opinion
􀂃 Repérer les leaders d’opinion, les lanceurs d’alerte et analyser leur potentiel d’influence et leur capacité à se constituer en réseau
􀂃 Décrypter les sources des débats et leurs modes de propagation
􀂃 Repérer les informations signifiantes (en particulier les signaux faibles)
􀂃 Suivre les informations signifiantes dans le temps
􀂃 Relever des indicateurs quantitatifs (volume des contributions, nombre de commentaires,audience, etc.)
􀂃 Rapprocher ces informations et les interpréter
􀂃 Anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise
􀂃

Alerter et préconiser en conséquence

Les informations signifiantes pertinentes sont celles qui préfigurent un débat, un « risque opinion



A lire le document

Cahier des clauses particulières - Veille de l'opinion

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6 septembre 2008 6 06 /09 /septembre /2008 00:00

Rappelons que nous sommes présents ce week-end au forum des Associations (lire article précédent). Chacun des six conseils locaux s'est organisé pour assurer une permanence, et vous accueillir au stand.

Pour les anciens adhérents c'est aussi un moyen commode de faire sa réadhésion sur place, tout en s'inscrivant aux autres conseils locaux quand on a des enfants sur plusieurs établissements. Alors profittez-en pour nous rendre visite!




Par ailleurs, les réunions de rentrée pour les six conseils locaux ont lieu dès la semaine prochaine dans cet ordre:

Lycée DESCARTES : jeudi 11 septembre à 19h au lycée (réunion commune aux fédérations avec accueil par le proviseur)

Conseil local primaire-maternelle:  jeudi 11 septembre à 20h30 (
Réunion d'information et de rentrée, anciens et nouveaux parents)

Lycée Emilie de BRETEUIL: mardi 16 septembre à partir de 20 h 30
salle polyvalente
(cantine - côté Bât. Technique)
Lycée Emilie de Breteuil
L'ordre du jour de cette réunion portera sur :
  • Point sur la rentrée (présentation de la structure des classes, recensement des professeurs absents, pbs d'emploi du temps, ...),
  • présentation du bureau
  • Mise à jour de la liste des adhérents
  • Préparation des délégués de conseils de classe,
  • Préparation des élections (candidats, liste à signer)

Collège Les Prés : mardi 16 septembre à 20h au collège, voir annonce déjà publiée

Collège Giacometti
: lundi 22 septembre à 20h15 à la CASQY, voir
annonce déjà publiée

Collège La Couldre : Mardi 23 septembre à 20h30 au collège.

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2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 20:03

Penser régler les problèmes de l'école en réservant l'accès à des Bac+5 est une erreur grossière qui sera lourde de conséquence !

- Les difficultés rencontrées dans les écoles n'ont rien à voir avec les connaissances... Ceux qui regrettent l'école d'antan, qui pensent qu'elles sont devenues des "fabriques de crétins" devraient se souvenir de leur instituteur qui, ayant passé son concours d'Ecole Normale en troisième, ne s'en sortait finalement pas si mal !
- Les futurs professeurs d'écoles ne seront plus issus des couches populaires (Bac +5 !) et seront déconnectés de la réalité sociale : ambiance assurée en Zep !... mais il est vrai, que d'ici là, les Zep, seront reléguées au Musée de Paléontologie Pédagogique.
- Les loups hurlent déjà en déplorant que des Bac+3 soient payés à surveiller la sieste en maternelle... Que diront-ils avec des Master 2 ? Les maternelles rejoindront, alors, le même musée.


Le ministre aurait intérêt à voir "Entre les murs". Il apprendrait que le métier ce n'est pas juste transmettre des connaissances. C'est aussi savoir gérer la diversité des personnes. Et ça nécessite du professionnalisme". Pour Jean-Louis Auduc, directeur adjoint de l'IUFM de Créteil, le projet de réforme de la formation des enseignants envisagé par Xavier Darcos est une erreur.

 

   

C'est Le Monde qui a rendu public le 28 mai  cette nouvelle réforme. Selon le quotidien, les enseignants seraient recrutés dès 2010 au niveau du master, le concours étant maintenu mais réservé aux titulaires du master 2 (bac +5). Selon Luc Cédelle, "les universités pourraient intégrer à leurs masters disciplinaires des modules de préparation à l'enseignement". Au lendemain du concours, les candidats reçus seraient directement envoyés en classe à temps complet. La seconde année serait supprimée. Tout au plus le nouvel enseignant pourrait-il être suivi par un conseiller pédagogique.

Une formation sacrifiée

Le plan de formation des enseignants dévoilé par Le Monde, s'il s'avérait confirmé, serait un mauvais coup porté à l'Ecole et particulièrement à l'enseignement des couches populaires.


 
Il faut d'abord marquer qu'il isolerait encore davantage la France en Europe. La formation strictement professionnelle (non disciplinaire) occupe généralement chez nos voisins environ la moitié du temps de formation. C'est le cas par exemple en Finlande (50%). La France se singularise déjà avec la formation professionnelle la plus faible d'Europe (13%). Sa quasi-suppression au profit d'un allongement de la formation universitaire achèverait de nous singulariser. C'est dire que la remise en question de cette formation professionnelle ne se pose qu'en France. Partout ailleurs on cherche à professionnaliser davantage la formation et à ne pas la séparer de la formation théorique.

Ce mouvement général ne résulte pas du hasard
. Il est lié à la démocratisation scolaire et à l'arrivée dans les établissements d'élèves éloignés de la culture scolaire traditionnelle. C'est parce que l'Ecole s'adresse à tous qu'elle a besoin de maîtres capables de se faire comprendre d'enfants très différents des bons élèves d'autrefois, des enseignants d'aujourd'hui.

L'arrivée dans les établissements populaires des nouveaux maîtres frais
émoulus des universités mais désarmés face aux difficultés du métier en zep, ne pourra que créer des difficultés supplémentaires à ces établissements. La faiblesse de la formation des enseignants se retournera davantage contre les enfants des quartiers populaires que contre ceux des familles favorisées, mieux adaptés à l'Ecole et scolarisés dans des établissements à faible turn over.

Réactionnaire sur le terrain pédagogique, la réforme projetée de la formation des maîtres serait aussi l'enterrement du droit à l'éducation pour tous.

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30 mai 2008 5 30 /05 /mai /2008 12:21

L'inspecteur d'académie à Paris a-t-il menacé de démettre une directrice d'école de ses fonctions parce qu'elle avait parlé à Rue89 ? Mercredi soir, Edouard Rosselet démentait. Or c'est pourtant ce que rapportent plusieurs témoins d'un entretien qui s'est déroulé mardi après-midi dans les bureaux du représentant du ministère dans la capitale.

Syndicalistes enseignants ou parents d'élèves, sept personnes étaient en effet reçues ce jour-là en délégation par l'inspecteur d'académie pour se plaindre, justement, des pressions rapportées par plusieurs enseignants parisiens, et notamment des directeurs d'école.

Un manquement à quel devoir de réserve?

Ces témoins affirment donc que l'inspecteur d'académie de Paris a accusé, mardi, Danièle de Chambrun d'avoir "manqué à son devoir de réserve" en critiquant, face caméra sur Rue89, la réforme Darcos. Pour eux, cette histoire est emblématique des menaces de leur hiérarchie qui pèsent de plus en plus sur les enseignants.

Cet interview, réalisé vendredi à l'école Binet A, dans le nord de Paris, trouvait sa place dans la couverture que Rue89 fait du mouvement enseignant: le primaire a en effet emboîté le pas au secondaire depuis une quinzaine de jours. A Paris, une dizaine d'écoles participent à un mouvement de grève tournant, pour protester contre les réformes des programmes, la suppression du samedi matin ou encore les stages de rattrapage annoncés par Xavier Darcos.

La directrice d'école, marquée par son échange téléphonique avec Edouard Rosselet sur son portable lundi après-midi, ne souhaite plus parler à la presse. Enseignante depuis 1982 et syndiquée depuis trente ans, elle a toutefois aussitôt contacté les syndicats, dans la journée de lundi. Notamment le SNUIPP, auquel elle adhère.

Depuis lors, les syndicats se sont emparés de l'affaire et croisent le fer avec Edouard Rosselet. Nicolas Wallet, représentant SNUIPP pour Paris, affirme ainsi:

"L'inspecteur d'académie lui a explicitement reproché d'avoir manqué à son devoir de réserve. Edouard Rosselet lui a bien signifié que c'est lui qui avait pouvoir de nommination… et de démission pour ce qui est des fonctions de direction d'école. Danièle de Chambrun a été très choquée car elle tient à rester directrice."

Une version validée par les parents d'élèves qui participaient à la réunion qui s'est tenue mardi, dans les bureaux d'Edouard Rosselet. Bernard Dubois, vice-président FCPE pour Paris, enfonce ainsi le clou:

"C'est en début de réunion que l'inspecteur d'académie à mentionné ce cas, en précisant effectivement qu'elle avait manqué à son devoir de réserve parce qu'elle avait répondu à des journalistes."

Or, ce que les responsables syndicaux dans la capitale rappellent depuis que l'affaire s'est ébruitée, c'est qu'il n'existe pas de devoir de réserve en tant que tel pour les enseignants. Une réalité méconnue du grand public, mais aussi de certains profs eux-mêmes, qui sont nombreux à craindre des sanctions. C'est d'ailleurs ce qu'on constate à la lecture de nombreuses réactions sur Rue89 de la part de riverains enseignants.

Pourtant, les syndicats sont formels: un prof gréviste qui s'exprime devant la presse, comme Danièle de Chambrun l'a fait sur Rue89 vendredi dernier, ne franchit aucune ligne jaune. Au SNUIPP, Nicolas Wallet estime qu'en invoquant une violation d'un devoir de réserve qui n'existe pas, l'inspecteur d'académie a trouvé un nouveau moyen de pression, en particulier sur les directeurs d'école:

"Il n'y a pas de devoir de réserve pour les enseignants, qu'ils soient directeurs ou enseignants de base, dans la mesure où un directeur d'école primaire, contrairement à ce qui existe dans le secondaire, ne change pas de statut.

"Ce qui ne va pas, on n'en parle pas chez le commerçant du coin…"

Joint mercredi soir par Rue89, Edouard Rousselet a accepté de nous répondre. Cependant, il balaye maintenant la question du devoir de réserve, soutenant en dépit de tous les témoignages, n'en avoir "jamais parlé":

Visiblement agacé par cette médiatisation, il continue toutefois à reprocher à la directrice de l'école Binet A de s'être adressée à la caméra:

"Quand quelque chose ne va pas dans une administration, hé bien on n'en parle pas chez le commerçant du coin…"

Un peu plus loin dans la conversation, Edouard Rosselet en appelle ensuite au "devoir de discrétion". Cet impératif de discrétion existe bel et bien pour les enseignants. Toutefois, les syndicats en font une toute autre lecture, comme l'explique Nicolas Wallet, au SNUIPP:

"Il y a une obligation de discrétion, mais elle concerne tout à fait autre chose, c'est à dire l'interdiction de rendre publiques des informations confidentielles relevant de la sphère privée, comme les résultats d'un élève, ou sa situation familiale, par exemple. En aucun cas une prise de position politique sur une réforme en beau milieu d'un mouvement de grève ne tombe sous le coup de l'obligation de discrétion."

Retour vers Edouard Rosselet, l'inspecteur d'académie, qui livre la même définition de l'impératif de discrétion… mais pour mieux se l'appliquer à lui-même:

"Madame, excusez-moi, mais je ne vais pas mettre sur la place publique le fonctionnement interne de l'Education nationale et je ne vais sûrement pas jeter en pâture au public des questions concernant un fonctionnaire de l'Education nationale, un fonctionnaire d'Etat, qui ont à se régler à l'interne de l'Education nationale."

Puisqu'Edouard Rosselet assure ne plus mettre en cause un quelconque "devoir de réserve", Danièle de Chambrun a-t-elle bafoué ce devoir de discrétion professionnelle, argument que l'inspecteur d'académie invoquait quelques secondes plus tôt?

Dans l'article qui a suscité la colère de l'inspecteur d'académie, Rue89 précisait bien, en outre, que Danièle de Chambrun est affiliée au SNUIPP. Or, pour plusieurs syndicats enseignants contactés depuis le début de l'affaire, "cette protection coupe court à toutes les menaces dans la mesure où cette enseignante s'exprimait dans le cadre de son activité syndicale". C'est ce que précise aussi Bernard Lempereur, pour le SNUDI-FO:

"Effectivement, en tant qu'inspecteur d'académie, il a le pouvoir de lui retirer ses fonctions de direction mais il va avoir du mal à lui chercher des poux car l'intersyndicale est mobilisée et elle s'exprime en tant que syndiquée gréviste."

D'autres enseignants qui s'expriment publiquement rappelés à l'ordre

Mercredi soir, Edouard Rousselet annonçait à Rue89 qu'il en "prenait acte" et reconnaissait que Danièle de Chambrun pouvait bien s'exprimer en qualité de représentante SNUIPP. Pourtant, les syndicats soulignent que les pressions ressenties par les enseignants, et notamment les directeurs d'école, dépassent, de loin, le cas de Danièle de Chambrun et son école Binet A.

Par exemple les rappels à l'ordre pour les enseignants qui se sont exprimés publiquement sur le traitement des enfants de sans-papiers. Valérie Boukobza, directrice de l'école Rampal, avait ainsi écopé d'un sévère rappel à l'ordre après sa garde à vue pour s'être opposée à l'arrestation à Belleville du grand-père chinois, affaire devenue très médiatique.

Plus récemment, des directeurs d'école se plaignent aussi de pressions du rectorat dans le cadre des dernières grèves, pour lesquelles l'inspecteur d'académie leur a demandé de faire remonter le nom des non grévistes. Sollicité mercredi par Rue89, le cabinet de Xavier Darcos n'a pas souhaité prendre position, renvoyant sur les services d'Edouard Rosselet, "le représentant du ministère à Paris".

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22 mai 2008 4 22 /05 /mai /2008 21:10
Le Parlement vient d'adopter l’autorisation de cours séparés pour garçons et filles. Les syndicats enseignants, si chatouilleux sur la laïcité, sont restés étrangement silencieux...



La mixité scolaire vient d’essuyer un mauvais coup. Sans crier gare, le gouvernement a fait inscrire dans la loi l’autorisation d’avoir des enseignements séparés filles et garçons à l’école. Ce qui n’était jusqu’ici qu’une simple possibilité - pendant les cours de sports notamment - prend ainsi valeur légale, ce qui suscite de sérieuses craintes sur un retour en arrière.

Officiellement, assure-t-on pourtant, rien ne change. Adoptée le 15 mai par le Parlement, la loi en question - sur la lutte contre les discriminations -, permet, dans l’alinéa 4 de l’article 2, l’«organisation d’enseignements par regroupement des élèves en fonction de leur sexe». Mais il ne faut y voir aucun encouragement, souligne-t-on dans l’entourage du ministre de l’Education, Xavier Darcos : «Sans cet alinéa, la loi, qui est la transposition de directives européennes, aurait donné la possibilité à certains de contester les cas de non-mixité qui existent dans l’enseignement. Certaines écoles privées auraient pu être mises en difficulté. Nous avons simplement voulu préserver le statu quo.»

«Boîte de Pandore»

Pour les opposants à cet alinéa, le gouvernement a bien ouvert «une boîte de Pandore» qui risque à terme de remettre en cause la mixité et même la laïcité du système français. «On peut attendre des demandes pour des séances séparées de piscine - notamment de communautés religieuses intégristes; certains peuvent aussi réclamer des cours de maths séparés car les garçons sont déconcentrés par les filles, s’insurge la sénatrice communiste Annie David. Et pourquoi pas revenir au cours de couture pour les filles et de mécanique pour les garçons?»

La mixité scolaire a été instaurée à partir des années 60 dans le primaire puis dans le secondaire. Aujourd’hui elle concerne plus de 90 % des établissements. Elle est régie par le code de l’éducation selon lequel les écoles «doivent contribuer à la favoriser». Mais elle n’est pas un principe absolu ni une obligation, et souffre d’exceptions. Quelques écoles privées, notamment des internats - scolarisant guère plus de 10 000 élèves - n’accueillent que des filles ou que des garçons. L’enseignement public est mixte, excepté les maisons d’éducation de la Légion d’honneur, internats de filles au statut particulier.

Les professeurs peuvent toutefois décider de faire des groupes distincts, en éducation physique et sportive (EPS) et parfois pour les cours d’éducation sexuelle lorsque l’ambiance dégénère dans la classe. «Tout se passait bien, pourquoi dès lors imposer cet alinéa?» s’interroge Annie David. Pour les élus socialistes et communistes, il était nul besoin de l’introduire à moins de poursuivre un but non avoué. Les directives européennes ne parlaient en effet nulle part d’éducation.

Hypothèses

Toutes les hypothèses sont dès lors échafaudées. Le gouvernement est notamment soupçonné d’avoir voulu faire une fleur aux écoles catholiques les plus réactionnaires, dans la droite ligne du discours de Latran de Nicolas Sarkozy estimant que l’instituteur n’arriverait jamais au niveau du curé pour inculquer des valeurs aux enfants. Défendant le texte, la secrétaire d’Etat à la Famille Nadine Morano a, elle, affirmé qu’il fallait protéger des établissements comme la Légion d’honneur.

Loin des bruyantes réformes prisées par le gouvernement, l’histoire de cet alinéa ressemble à un coup en douce. Perdu à la fin d’un article, il est d’abord passé quasi inaperçu. Présentée en «urgence déclarée», la loi n’a eu droit qu’à une seule lecture dans chacune des chambres. C’est au Sénat que les débats ont été les plus vifs. La commission des affaires sociales, présidée par l’UDF Nicolas About, a même adopté à l’unanimité un amendement demandant la suppression de l’alinéa. La rapporteuse, l’UDF Muguette Dini, y était aussi hostile. Durant le vote le 9 avril, elle s’est toutefois prudemment abstenue alors que Nicolas About faisait volte-face. Comme si le gouvernement avait usé de tout son poids pour faire passer son alinéa.

«Contexte inquiétant»

Dès le 14 avril, la FCPE, première fédération de parents d’élèves, a dénoncé la loi qui permet «aux particularismes religieux d’organiser la séparation des filles et des garçons pour tel ou tel enseignement» et qui va à l’encontre de «l’éducation à l’égalité». Les syndicats enseignants, si chatouilleux sur la laïcité, sont restés étrangement silencieux. «On avait un peu la tête ailleurs, reconnaît Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT, il peut être utile pédagogiquement, à un moment donné, de faire des groupes séparés. Mais ce texte ouvre des possibilités et le contexte est inquiétant. Une chose est sûre : on s’opposera à toute remise en cause de la mixité.» «Sur le principe, ça nous pose problème, explique Luc Bérille du syndicat SE-Unsa, nous allons attendre les décrets d’application qui parfois tempèrent les choses.»

Beaucoup s’interrogent : quelle mouche a donc piqué le ministre Xavier Darcos ? S’il a cédé aux sirènes conservatrices dans sa réforme des programmes du primaire, il a toujours manifesté sa volonté de combattre le sexisme à l’école et a pris des mesures. «Il est impossible que des individus se saisissent de la loi pour imposer des classes non mixtes, affirme-t-on au ministère, car seule l’institution peut décider d’un enseignement séparé.» «C’est vrai, réplique la sénatrice communiste Annie David, mais on a déjà vu des institutions céder sous la pression.»

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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 22:31

Appel à la mobilisation pour une politique éducative ambitieuse

 Dans le second degré, en région parisienne depuis le mois de février, des dizaines de milliers de lycéens, d’enseignants et de parents d’élèves manifestent leur opposition aux 11 200 suppressions de postes (2102 en Ile de France) et à la généralisation du bac pro en 3 ans assortie de la suppression de classes et de sections en BEP à la rentrée 2008

 Dans le 1er degré, la réussite de tous les élèves risque d'être encore plus compromise. Les nouveaux programmes, rejetés à la quasi-unanimité, traduisent une conception rétrograde et passéiste de l’école ainsi qu’un recul pédagogique et didactique. Les 19 organisations, rejointes par la FGPEP, demandent à nouveau au Ministre de l’Education nationale de surseoir à ce projet et de prendre le temps d’une concertation approfondie, s’appuyant sur l’avis des spécialistes, des différentes associations et organisations concernées, mais aussi sur ce qu’ont vraiment dit les enseignants à travers les demi-journées où ils ont pu s’exprimer en mars. La suppression de deux heures d’enseignement par semaine transformées partiellement en heures de soutien après l’école, et la mise en place des stages de « remise à niveau » vont à l’encontre des besoins des élèves en difficulté. Ces réformes constituent au contraire un début d’externalisation de la lutte contre l’échec scolaire qui ne peut qu’aggraver les inégalités, d’autant plus qu’elle s’accompagne de la suppression de moyens (Rased, soutien,...).

 

Ce budget 2008 de rigueur qui concerne les personnels administratifs comme les personnels enseignants de l'Éducation nationale se traduira par une dégradation importante des conditions de travail dans les rectorats, les IA et les secrétariats d'établissements, ainsi que des conditions d'étude (classes surchargées, abandon d’options, de dédoublements, de dispositifs pédagogiques et de soutien innovants). Il ouvre la porte à encore plus d’inégalités et d’exclusion. En lien avec la Révision générale des politiques publiques (RGPP) qui annonce dès l’an prochain une accélération des suppressions de postes jusqu’en 2012 (20000 par an), il s’inscrit dans une logique libérale de régression et  de mise en concurrence des élèves et des établissements.

 

Dans le même temps, les mesures contre les personnels et leurs statuts se multiplient, notamment avec le recours massif aux heures supplémentaires, alourdissant leur charge de travail et fragilisant encore plus les possibilités de suivi  individualisé des élèves ainsi que la permanence des enseignements eux-mêmes.

 

Au lieu de rester sourd et de réprimer les manifestants, singulièrement les lycéens, le gouvernement serait bien avisé d’entendre, enfin, leurs revendications, leurs exigences.

 

Les dernières propositions faites par DARCOS aux lycéens ne peuvent répondre à la revendication de rétablissement des postes supprimés. Elles ne dégagent aucun véritable moyen nouveau et sont largement un leurre, le recrutement des assistants pédagogiques et d’éducation s’avérant déjà fort difficile dans les académies de Créteil et Versailles !

Les organisations signataires appellent tous les citoyens qui s’inquiètent de l’avenir de l’école dont, les parents, les étudiants, les personnels de l'éducation à se mobiliser pour amplifier le mouvement afin d’obtenir le retrait des suppressions de postes et des réformes annoncées et la mise en œuvre de budgets ambitieux permettant une évolution démocratique et progressiste de l’école.

 

Elles les appellent à organiser des réunions pour débattre tous ensemble et à aller à la rencontre de la population, des élus, pour mieux les informer du danger de désorganisation et d'une remise en cause sans précédent du service public de l'Education.

 

Afin d’amplifier les mobilisations des semaines précédentes, les organisations signataires et l'Assemblée Générale Île de France des établissements, dans le cadre d’une grande journée nationale de convergence des parents avec les lycéens, étudiants, enseignants et tous les personnels de l’éducation appellent à une

 

 

Manifestation régionale de l’Île de France à Paris,

SAMEDI 24 MAI.

RdV à 14h30 au RER Luxembourg

 

 

Paris le 20 mai 2008

FCPE (75, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95, Île de France); UNL ; Sud Lycéen; SUD-Etudiant ;

CGT-Educ’ Action Créteil, Paris, Versailles; FSU (Île de France, 75, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95); SGEN-CFDT Créteil, Paris, Versailles; SUD Education Créteil, Paris, Versailles;

 UNSA-Education Île de France; Ligue de l’Enseignement Île de France.

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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 12:14

La nouvelle loi contre les discriminations rend possible les classes non-mixtes, interdites dans le public depuis 1975.

Le 15 mai 2008 restera-t-il dans les annales comme la première grande brèche dans le principe de mixité scolaire? Jeudi, le Parlement a en tous cas adopté définitivement la nouvelle loi anti-discrimination, après plusieurs discussions houleuses tant que le texte faisait encore la navette entre les deux assemblées.

Au détour de cette loi, s'installe en effet la possibilité d'organiser un enseignement séparé pour les garçons et les filles à l'école. La mixité s'était pourtant généralisée dès les années 60 dans l'éducation: une circulaire l'impose en juin 1965 pour toutes les nouvelles écoles élémentaires créées, avant de l'étendre à toutes les écoles primaires à la fin de la décennie. C'est, enfin, la loi Haby du 11 juillet 1975 qui allait rendre la mixité obligatoire dans l'enseignement public primaire et secondaire.

Cette disposition du texte finalement adopté a été très critiquée durant le travail parlementaire. Notamment au Sénat, massivement hostile à cette mesure, tous groupes politiques confondus. Début avril, Valérie Létard, secrétaire d'Etat chargée de la Solidarité, avait d'ailleurs été largement interpellée lors de son audition par la commission des Affaires sociales.

C'est ce que raconte Sylvie Demarescaux, sénatrice du Nord (sans étiquette), qui déplore qu'aucun des trois amendements sénatoriaux soit finalement parvenu à infléchir le texte. Mercredi 14 mai, la veille de l'adoption définitive de la loi, la commission mixte paritaire avait en effet fait retirer ces trois amendements visant à supprimer la disposition liée à l'enseignement.

L'un de ces amendements émanait pourtant du centriste Nicolas About, qui préside les affaires sociales au palais du Luxembourg, et qui n'a pas hésité à parler "d'erreur gouvernementale".

Une directive européenne sert de bouc émissaire au gouvernement

De son côté, le gouvernement n'a cessé, jusqu'à l'adoption définitive du texte et malgré les discussions qu'il soulevait, d'arguer de son "absence de marge de manoeuvre", avançant l'obligation de transposer en droit français cinq directives européennes en matière de discrimination.

C'est ce qui fut du reste répondu à la sénatrice Sylvie Demarescaux alors que celle-ci trouvait à s'émouvoir du pas en arrière que cette mesure représente à ses yeux:

"Valérie Létard nous a expliqué que la Commission européenne laissait une très faible marge de manoeuvre dans la transposition des directives en matière de discrimination et que la France n'avait pas vraiment eu le choix.

"Or, pour moi, on revient à ce que j'ai vécu quand j'étais jeune, c'est à dire à une discrimination sexiste. C'est la première fois qu'on revient tant en arrière, alors qu'on avait plutôt bien avancé récemment en matière d'égalité hommes-femmes."

Or si Bruxelles avait bien exigé de ses Etats-membres qu'ils transposent dans leurs législations respectives des mesures antidiscriminatoires, celles-ci concernaient le champ des biens et services. Et nullement l'éducation, prérogative nationale.

Laurence Rossignol, vice-présidente du conseil régional de Picardie et secrétaire nationale chargée des droits des femmes et de la parité au PS, doute elle aussi de cette explication:

"L'Europe? On sourit... Regardez le nombre de directives européennes pour lesquelles la France traine les pieds. Quand on veut freiner, ou peut. C'est un argument fallacieux."

La non-mixité à l'école fait débat dans les mouvements féministes

De fait, l'Europe était plutôt considérée comme un vecteur de progrès en matière d'égalité d'accès à l'éducation depuis le début, soutiennent les féministes. Et ce, même si les cultures féministes varient grandement d'un pays à l'autre. Dans les pays anglo-saxons, par exemple, les revendications féministes sont depuis longtemps infusées par les questions de genre et les pratiques de discrimination positive. Contrairement à la France qui, traditionnellement, s'est plutôt appuyée sur l'égalité républicaine.

L'élue picarde, reconnue pour ses engagements féministes, fustige également ce qu'elle qualifie de "vraie double régression, pour la laïcité et pour l'égalité d'accès à l'éducation pour les filles". Pour elle, c'est en effet dès l'école qu'on doit créer les bases d'une égalité hommes-femmes, que cette loi était pourtant censée garantir dans le monde professionnel:

Autre argument apparu en marge du débat: certaines revendications féministes auraient elles-mêmes contribué à ce que le verrou de la mixité scolaire saute... Notamment en exigeant des activités séparées pour garçons et filles dans certaines disciplines. On pense bien sûr au sport. Mais certaines voix ont pu s'élever pour que la séparation se fasse dans d'autres cours, arguant que la présence des garçons pouvait inhiber leurs congénères féminines.

La socialiste Laurence Rossignol doute pourtant fortement de cette explication:

"Des discussions de comptoir et de couloir sur le sujet, j'en ai eu beaucoup. J'ai même entendu dire que la mixité pouvait engendrer une forme de harcèlement. C'est vrai que c'est ce qui s'est dit à un moment donné. Mais, moi, je m'en tiens aux écrits et aux propos publics. Or, en France, je n'ai jamais lu une féministe tenir de tels propos par écrit."

Pervertir l'image des religions: l'autre effet pervers de cette loi

Pour Laurence Rossignol, plus que l'Europe ou le serpent féministe qui se serait mangé la queue, cette disposition révèle plutôt "une grande porosité du gouvernement à toutes les menées qui sont possibles contre la mixité":

"On sait très bien, aujourd'hui, que les courants fondamentalistes sont marginaux et minoritaires. Que la grande masse des écoles primaires, des collèges et des lycées fonctionnent avec toutes les confessions, et que ça se gère bon an mal an assez bien au quotidien. Mais le gouvernement s'est montré poreux à des revendications fondamentalistes.

"Cette complaisance m'irrite d'autant plus qu'en plus de remettre en cause la mixité, la laïcité, cette concession aux plus marginaux pervertit notre regard sur les communautés religieuses. On est à tous points de vue dans le symbolique, et il faut faire très attention à ces symboles, dans le droit fil du discours de Latran de Nicolas Sarkozy."

Concrètement, il faudra attendre le décret d'application de cette loi pour savoir comment sera organisée sur le terrain cette possibilité d'enseignements non-mixtes. Un ultime obstacle, très pragmatique, celui-là, pourrait bien entrer en ligne de compte: comment organiser des dédoublements de classes en séparant garçons et filles à l'heure de 11 200 suppressions de postes dans l'Education nationale?

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19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 22:56

... et toujours la technique de la diversion!

En réponse à la forte mobilisation de dimanche le ministre de l'Education Xavier Darcos propose aux syndicats enseignants de «débattre» d’«améliorations concrètes en terme de carrière et de pouvoir d'achat»..

Jamais, dans ce cortège il n'a été question de ce point : nouveaux programmes, réformes bâclées, suppressions de postes, menaces sur l'école publique, ce sont sur ces questions que parents, enseignants et lycéens veulent de vraies réponses.

La stratégie qui consiste à éviter de répondre aux questions fait tâche d'huile : ainsi, après la journée de grève du 15 mai, le Président de la République avait donné en  réponse aux enseignants cette sybilline assertion : "Service minimum !"
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