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Bienvenue à la FCPE Montigny

Bienvenue sur le blog de la FCPE de Montigny-le-Bretonneux !

 

Au nom des bureaux des conseils locaux primaire-maternelle, collèges, lycées, bienvenue sur ce site de la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves) de Montigny-le-Bx qui regroupe 6 conseils locaux.... (lire la suite ici par François ANDRE)

L'Education à Montigny vous intéresse?  Contactez-nous, et rejoignez un groupe de parents d'élèves actifs. Les contacts :

Primaire maternelle : fcpe.montigny@gmail.com
Collège Les Prés : lespresfcpe@gmail.com
Collège Giacometti: tazimail@free.fr   

Collège La Couldre: fcpelacouldre@gmail.com

Blog FCPE La Couldre fcpelacouldre.asso-web.com

Lycée E. de Breteuil: fcpe.lyceebreteuil@gmail.com

Lycée Descartes: fcpe.descartes78@gmail.com

Blog FCPE Descartes http://fcpe78descartes.asso-web.com

 

 

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Agenda

Samedi 7 septembre 2013: Forum des Associations 9h-19h

Mardi 10 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE lycée Descartes 19h

Mardi 17 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE Collège Les Prés 20h

Jeudi 19 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE lycée Emilie de Breteuil 20h

Mardi 24 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE collège La Couldre 18h

Vendredi 27 septembre 2013:  Réunion de rentrée FCPE collège Giacometti 20h

Jeudi 10 octobre:  Soirée Handicap organisée par la Maison de la Famille, Salle Jacques Brel 20h

Vendredi 11 octobre 2013:  Elections de parents d'élèves

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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 10:15

Chaque année, un jeune sur cinq quitte le système éducatif sans diplôme. Lutter contre l’échec scolaire nécessite une réflexion sur nos politiques publiques d’éducation, mais nécessite aussi l’implication de tous les acteurs de l’éducation. Le 23 septembre 2009, la FCPE participera donc à la deuxième Journée du refus de l’échec scolaire organisée par l’AFEV (Association de la fondation étudiante pour la ville), sous le parrainage de François Dubet, sociologue à l'Université de Bordeaux 2, dont vous trouverez une interview transcrite ci-dessous.

Après une première édition en 2008, consacrée au lien familles/Ecole (voir article sur notre site),  la journée 2009 se penche sur l’entrée au collège, et sur la façon dont ce changement provoque, chez beaucoup d’enfants, nombre d’angoisses et de souffrances et accroît les difficultés chez ceux qui sont déjà en fragilité scolaire.

Pour rappel, le numéro 364 de la « Revue des parents » est consacré à ce sujet.

Les débats auront lieu cette année dans trois villes différentes Lyon, Nantes et Paris.

Vous retrouverez sur le site de la journée 2009, www.refusechecscolaire.org, le programme de la journée, des initiatives, des  témoignages d’adolescents….

 

 

La 2ème Journée du Refus de l'Echec Scolaire

 

Conférence organisée par l'AFEV le mercredi 23 septembre 2009 (avec la participation de la FCPE). Un après-midi de débats à Paris, à la Bellevilloise, 19-21 rue Boyer - Paris 20e, de 14h à 18h,

Tous les détails et le programme de cette journée sur le site

AFEV Association de la Fondation Etudiante pour la Ville – 26 bis rue de Château Landon – 75010 Paris

tél : 01 40 36 01 01 – fax : 01 40 36 75 89 – www.afev.org - pole.national@afev.org

 

Interview de François Dubet:

Journée du refus de l’échec scolaire 2009

L’histoire du collège peut-elle expliquer ses dysfonctionnements ?

François Dubet. Le collège en France, en tout cas depuis la fin du 19e siècle, a été pensé comme un système situé ente l’école élémentaire qui était l’école du peuple, et le lycée qui était réservé à la « bourgeoisie ». Il y avait des styles de collèges très différents, selon les départements, selon les économies locales etc.

Avec la massification scolaire, il n’était plus tenable de dire que les uns vont au collège et les autres au lycée. S’est donc posée la question, tranchée en 1975 par la loi Haby mais qui de fait avait été déjà tranchée par la démographie, de fabriquer un collège unique où tout le monde irait, de la 6e à la 3e.

Ce collège sera bien unique, ouvert à tous comme l’école élémentaire, mais ses contenus, ses programmes, ses enseignants, seront ceux du lycée qui était, on l’a dit, réservé à « l’aristocratie scolaire ». Sauf que beaucoup élèves ont été complètement désarçonnés devant ces manières d’enseigner ! On a donc connu 20 années très pénibles, où l’on s’est rendu compte que les programmes et les élèves n’avaient pas de lien. Les enseignants, qui eux avaient passé des concours très difficiles, se demandaient ce qu’ils faisaient là avec des enfants qui avaient des problèmes de lecture… On a alors un peu triché, en créant des orientations en fin de 4e ou de 5e, pour sortir quelques élèves, faire que le collège ne soit pas vraiment unique…

Dans les années 90, la crise est devenue aigue. Le collège a été perçu comme le maillon faible du système, des ministres comme François Bayrou disaient qu’il fallait abattre le collège unique… Cette remise en cause n’a pas été que le fait des forces politiques plus traditionnelles, une grande partie des syndicats et de la gauche était aussi hostile au collège unique.

Aujourd’hui, la situation dans les collèges s’est un peu stabilisée. J’ai le sentiment qu’aujourd’hui, personne ne remettra en cause le collège unique. Dans les quartiers les moins favorisés, il est le prolongement de l’école élémentaire, alors que dans les quartiers favorisés il est le premier cycle du lycée. Et ça c’est un peu choquant, parce que derrière l’unité affichée de l’école républicaine, eh bien il y a des « qualités de produits » qui ne sont pas exactement les mêmes. Le collège unique est « mal né ». Je me souviens du discours de René Haby en 1975, disant que tous les enfants de l’école élémentaire iraient au collège, dans la grande tradition de l’école publique française ; il s’était tourné ensuite vers une partie des députés en leur disant en substance « rassurez-vous, on y fera ce que l’on fait au lycée ». Dès lors, ça explose. Mais il faut se rappeler que tout le monde était favorable à cette idée car il y avait l’idée que l’excellence pour tous était un modèle réalisable. Je crois que c’est une idée formidable mais pas vraiment une idée sérieuse.

Le passage en 6e est souvent une rupture pour les élèves déjà en fragilité scolaire. Comment expliquer que les difficultés s’accroissent à ce moment ?

François Dubet. Il y a une grande rupture entre l’école élémentaire et le collège. Cette rupture n’est pas a priori une mauvaise chose : pour grandir, il faut franchir des étapes… Les bonnes ruptures sont celles que l’on arrive à franchir ; les mauvaises, celles que l’on n’arrive pas à franchir… Mais le principe même d’une différence entre primaire et collège n’est pas en soi condamnable.

Le monde de l’école élémentaire on le connaît : c’est un maître, qui s’occupe de vous, qui vous connaît comme élève mais aussi comme enfant – c’est très important. C’est aussi l’heure des mamans, le temps d’une relative insouciance enfantine…

Le collège est un monde où vous êtes confrontés avec une dizaine d’adultes, qui quelque fois ne sont pas coordonnés entre eux. Vous étiez grand à l’école élémentaire : vous devenez petit. L’école élémentaire est un monde où les consignes de travail sont extrêmement précises, alors que le collège est un monde où, à cause d’ailleurs de la reprise du modèle lycée en 1975, l’élève est laissé avec une grande liberté.

Bien des élèves franchiront ce passage très aisément, notamment parce que leurs parents sont attentifs. D’autres vont au contraire assez rapidement lâcher prise, notamment parce qu’il y a des changements dans la pédagogie. Le bon maître, en primaire, fait la leçon jusqu’à ce que tout le monde ait à peu près compris ; il n’a pas une obsession du programme mais plutôt de ce que les élèves devront savoir à la fin. Au collège, on est déjà dans le monde du programme, celui où l’on ne peut pas répéter indéfiniment.

Le peloton des inégalités scolaires, qui sont souvent on le sait presque toujours aussi des inégalités sociales, et qui est relativement serré à l’école élémentaire, va s’allonger, s’allonger… C’est là que l’on va voir les élèves commencer à ne plus comprendre, à perdre pied, à ne plus jouer le jeu, à être très désagréables avec leurs copains et leurs enseignants…

Je crois que l’enjeu n’est peut-être pas tant de supprimer le saut qu’il y a entre l’école élémentaire et le collège, mais peut-être de l’aménager. Est-il vraiment nécessaire qu’il y ait dix enseignants par classe ? Est-il vraiment nécessaire qu’il n’y ait pas une phase intermédiaire où l’on garde des façons de faire de l’école élémentaire ?

Le collège n’a-t-il pas du mal aussi à prendre en compte les évolutions personnelles des élèves, encore tout petits quand ils y rentrent, adolescents quand ils en sortent…

François Dubet. Quand on a ouvert le collège à tous, on a pensé à une foule de choses… Mais pas au fait que, quand tout le monde irait au collège, l’adolescence, dans ce qu’elle a de plus pénible ou de plus charmant, de plus boutonneux ou de plus poétique… y rentrerait massivement aussi ! Pendant très longtemps, avec le système de sélection, les bons élèves qui faisaient des études longues, étaient priés de laisser leur adolescence à l’extérieur. En plus pour les y aider, les sexes étaient séparés.

Dans cette épreuve scolaire qu’est le collège, se joue une épreuve personnelle : vous entrez, vous êtes un petit garçon ou une petite fille, vous sortez, vous êtes un jeune homme ou une jeune fille, vous avez pris 20 cm et 20 kg… Et souvent le monde scolaire français est très mal à l’aise avec cela : la tradition y est que l’on s’adresse à des élèves, non à des adolescents. Et au fond, cette adolescence, d’autant plus active que garçons et filles sont ensemble, crée du désordre scolaire. Pour les élèves, le collège est un endroit étrange... C’est un monde où l’on a des histoires d’amitié, des histoires d’amour, où l’on se téléphone trois heures après la classe pour se raconter ce que l’on s’est déjà raconté vingt fois… Vous dîtes aux élèves : qu’est-ce que tu n’aimes pas ? et ils répondent : les cours… Les cours apparaissent comme quelque chose qui dérange un peu ce qui, du point de vue des élèves, apparaît comme nettement plus important : le monde de copains.

En France on a une tradition qui est plutôt : vos problèmes d’ados, vous vous les gardez, et du moment que cela ne crée pas une grande pagaille, ça va… Mais on le sait, les adolescents viennent avec leurs problèmes personnels – mais aussi leurs problèmes sociaux. Et là l’école, qui se voulait sanctuarisée, est totalement désarmée. Il y a ce sentiment latent dans le collège, d’être envahi, débordé. Ce que l’on voulait tenir en dehors quand le système a été créé, est complètement rentré.

Faut-il tout changer au collège ?

François Dubet. Le collège n’est pas la catastrophe que l’on décrit, notamment ceux qui veulent remettre en cause le collège unique. Mais de toute évidence, les élèves n’y sont pas très heureux, les enseignants non plus, et les résultats ne sont pas formidables. Il y a quand même motif à agir !

Je crois qu’il y aurait des choses à faire. D’abord affirmer très clairement les objectifs du collège comme des objectifs de culture commune. Il faudrait que le collège, comme il l’est dans les pays scandinaves, ne soit pas sélectif du tout, que l’on garde ensemble tous les élèves. La sélection commencera après, quand l’école cesse d’être obligatoire. Quand vous ne sélectionnez pas les élèves en amont, ils sont divers. Et donc vous aurez toujours des bons, des mauvais, des gentils, des moins gentils, des grands, des petits, des beaux, des moches… Il faut arrêter cette idée de sélection !

Je crois aussi qu’il ne faut plus que la culture commune du collège soit définie par la filière générale du lycée. La moitié des élèves qui quittent le collège vont faire soit un bac technique, soit une filière professionnelle. Il est quand même incroyable que rien de cette culture ne soit enseigné au collège ! Une vraie culture commune, doit être destinée à ceux qui demain seront des travailleurs manuels ou techniques, comme à ceux qui seront demain des cadres. Or, le vrai modèle du collège c’est quand même celui d’une culture principalement orientée vers la formation d’une élite. On peut penser en outre qu’un grand nombre d’élèves seraient intéressés par la découverte de domaines où ils seraient amenés à exercer plus tard.

Il y a un second enjeu : notre capacité de faire des établissements des endroits éducatifs, des endroits accueillants. Educatif, cela ne veut pas dire du tout « baba cool » : cela veut dire des établissements dans lesquels la vie collective a une fonction éducative, dans lesquels on apprend à vivre avec les autres, des établissements où être gentil, serviable , coopératif avec les autres est une vertu, reconnue scolairement. C’est une notion très difficile à faire passer : tant que le métier d’enseignant sera défini uniquement autour de la transmission d’un savoir reposant sur la maîtrise disciplinaire du maître, les établissements scolaires ne seront pas des espaces éducatifs.

On pourrait imaginer que l’école ne se donne pas pour unique objectif de fabriquer des gens savants : elle pourrait fabriquer des citoyens confiants, épanouis, heureux, coopératifs… Ce ne sont pas des voeux pieux : cette image d’une école plus accueillante prend à rebrousse poil un grand nombre de réflexes de notre système éducatif.

Retrouvez l’intégralité de cet entretien en vidéo : www.refusechecscolaire.org


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